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De l'art et du béton

Arts


L'art-thérapie

« L’art est beau quand la main, la tête et le coeur travaillent ensemble. »

de John Ruskin

 

 

 

Bonjour !

 

Après cette petite pause, les articles vont reprendre leurs rythme hebdomadaires (enfin, je vais essayer en tout cas !).

 

Cette semaine, je vous propose de vous intéresser à une pratique à la mode dans les médecines parallèles, mais dont les origines sont très anciennes: l'art thérapie ! On élargira plus globalement sur les rapports entre l'art et la santé, et sur ce que l'une a apporté à l'autre.

 

 

 

 

      Qu'est ce que l'art thérapie ?

 

Bon, c'est assez évident mais précisons les enjeux

L'art thérapie consiste à stimuler les capacités créatrices d'une personne par de nombreux biais (peinture, dessin, collage mais aussi théâtre, musique, bricolage ...) afin de s'exprimer facilement et de libérer des sentiments enfouis.

C'est une psychothérapie : elle vise à guérir des problèmes psychologiques telle que des troubles de l'apprentissage, de l'anxiété, de la dépression etc.

Bon évidemment, pour un lumbago ou une fracture ouverte, c'est pas optimal, mais ça permet de s'occuper pendant que vous êtes alités.

 


 

 

 

      Histoire de l'art-thérapie

 

  • La catharsis

Le concept vous est probablement familier. S'il a un peu près autant de définition que d'utilisation, on peut dire qu'il désigne l'état dans lequel on se trouve dans une œuvre d'art: une représentation théâtrale, un tableau, un film. Quelque fois, l'œuvre peut libérer des sentiments et provoquer du plaisir.

En premier lieu, Aristote considérait que la catharsis permettait de libérer des pulsions mauvaises lorsque les spectateurs en voyait les conséquences désastreuses lors d'une tragédie.

 

  • La genèse

Bien longtemps après, quelques hommes avisés s'intéressèrent aux réalisations de patients d'hôpitaux psychiatriques. Ils remarquèrent que certains patients était demandeurs d'une activité créatrice et que cette dernière avait tendance à calmer leurs pulsions. Le lien entre "création" et "bien-être" était fait.

 

Irren-Anstalt Band-Hain par Adolph Wolfli

Un des "fous" les plus prolifique puisqu'il a laissé plus de 1600 dessins et 1500 collages.

 

 

  • Le mouvement thérapeutique

En 1950 a lieu la première exposition internationale d'art psychopathologique (réalisé par des patients atteints de troubles mentaux) à l'hôpital Sainte-Anne, à Paris.

De nombreux médecins s'emparent des études afin de pouvoir s'en servir pour leurs patients.  S'ensuit de nombreux études en psychanalyse et pédopsychiatrie notamment, afin de montrer l'intérêt dans la création comme médium. Elles ont révélé des effets bénéfiques pour les conditions de vie pour les personnes âgées, contre le stress et l'anxiété, contre les effets de traumatisme et pour les personnes atteintes de schizophrénie.

 

  • Et aujourd'hui

Il existe en France une Ligue Professionnelle d'Art thérapie et des certifications délivrées par l'état. La technique est de plus en plus répandue et proposée dans les hôpitaux, centre de rééducation et centre de réadaptation.

 

 

      Principe de l'art-thérapie

 

Le thérapeute va guider le groupe en vue de trois objectifs:

 

  •  Inciter la personne à s'exprimer, que ce soit directement avec le groupe ou le thérapeute ou de façon indirecte via la création.
  •  Réussir à porter l'attention sur un objet (l'œuvre) et lui donner une structure.
  •  Inciter à la réflexion sur la réalisation afin d'en dégager des sentiments, des émotions.

 

Art-Thérapie à l'hôpital Bretonneau

© Aphp

 

 Le guide de passportsanté.net donne une très bonne description de la technique:

 

 

"Une séance d'art-thérapie se déroule individuellement ou en groupe, dans un endroit convivial qui ressemble plus souvent à un atelier d'art qu’à un cabinet de thérapeute. Avant d'entreprendre le travail de création, le thérapeute cherche à définir les motifs et les objectifs qui amènent le participant à suivre une thérapie afin de mieux le guider. Puis, il lui donne des conseils d'ordre technique relatifs aux matériaux choisis et l'encourage à s'exprimer en représentant visuellement ce sur quoi il a décidé de s'investir.

 

Bien que l'art-thérapie comporte une dimension verbale, le travail d’expression artistique demeure central à la démarche. C'est l'image qui sert de fil conducteur. Par exemple, la personne qui suivrait une thérapie dans le but de résoudre une relation conflictuelle pourrait, au départ, « peindre la douleur » qu'elle ressent. Graduellement, elle parviendra à peindre un tableau renouvelé de la situation et pourra finalement voir se dessiner une solution inédite.

 

Au début, cela peut paraître difficile à cause de notre tendance à analyser le moindre de nos gestes. Mais peu à peu, guidé par le thérapeute, on en vient, à force d'exercices, à s'exprimer plus librement. C'est en observant la manière de structurer l'espace, de disposer les formes, d'utiliser les couleurs, d'associer les idées qu'on parvient à donner un sens à sa création et à s'en inspirer pour effectuer les changements désirés dans sa vie."

 

 

 

      Mais pourquoi je vous raconte tout ça?

 

Vous vous sentez peut-être à des années lumières de ce type de méthode, et en effet, il est très probable que vous n'ayez jamais recours à ce genre de thérapie.

En tant que peinturlureur à mes heures perdues, j'ai eu droit 100 fois à ce genre de remarque:

"Oui, c'est cool, mais moi je sais pas dessiner",

"J'ai pas le temps, moi, avec mon sport et mon boulot",

"T'as de la chance, t'as du talent !"

 

  • Le "talent"

Bon, déjà, cette argument a tendance à m'irriter. On ne va pas dire à un marathonien qu'il est talentueux, mais plutôt qu'il s'est bien entraîné !

 

Peinture (et oui!) hyperréaliste de Linnea Strid

 

A ceci près que l'art ne se limite pas à son aspect technique, mais aussi à la grande part laissée à l'imagination. A bas le couple archiconnu papier + crayon ! Si votre technique ne vous permet pas des folies, pourquoi ne pas faire des collages, du papier mâché, des sculptures en terres, du graff, des pochoirs et j'en passe !

J'y reviendrai quand je parlerai d'art conceptuel, mais l'art moderne a bien compris cet adage. Pourquoi se fatiguer à dessiner parfaitement la réalité alors qu'il y a des moyens plus simple de représenter un imaginaire beaucoup plus intéressant, sans limite, peuplé d'idées, d'émotions, de messages ...

 

  • La peur de l'œuvre

Dans la plupart des arts, et surtout en peinture, on s'attache beaucoup trop à l'œuvre finale. On a diviniser l'objet, tout en oubliant petit à petit qu'un jour, un homme a griffé la toile du haut de son pinceau.

On a l'image du peintre de métier qui vend ses toiles à des prix d'or dans une galerie. On a l'image des grandes toiles qui ornent le dessus des buffets des vieilles maisons bourgeoises. Je ne critique pas cela, il est difficile de vivre d'un art et c'est donc admirable.

 

Mais pour nous, petits créateurs de l'ombre, qui n'auront pas notre place à Orsay ou à Pompidou, l'intérêt de la création n'est-elle pas ailleurs?

La création n'est pas un don, c'est un besoin.

C'est le seul moyen de se parler à soi même.

C'est l'essence de l'imagination.

C'est la recherche de la beauté.

 
J'ai commencé par une citation, je terminerai cet article par une autre de Malcolm de Chazal
 


21/01/2015
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Les mandalas tibétains - un art spirituel

 

 

Cette semaine, je vous propose un petit voyage par l'intermédiaire d'un art qui nous vient des religions bouddhistes et hindouistes : le mandala !

 

L'idée n'est pas de me lancer dans une propagande spirituelle mais plutôt de vous présenter un art issu d'une religion qui a de nombreux adeptes profanes.

 

 

Qu'est ce que c'est ?

 

Mandala signifie en sanskrit (l'ancienne langue indo-européenne) cercle.

Il est plus ou moins devenu à la mode, et pas mal de libraires proposent revues ou livres proposant de colorier des mandalas et de trouver la zenitude éternelle (ou quelque chose comme ça) par ce simple exercice.

Bon, si j'ai quand même de sérieux doute sur les résultats, quelque chose qui fait dessiner les gens ne peut pas être foncièrement mauvais. Tâchons d'aller un peu plus loin.

 

Le cercle a eu très rapidement une grande importance spirituelle dans les traditions les plus anciennes. Elle est associée aux éléments de la nature les plus sacrées : le soleil, l’œuf, la roue etc.

 

C'est pourquoi il a été rapidement représenté, et ce dès les cultures préhistoriques. Au fur et à mesure des découvertes, l'importance du cercle dans la nature ne s'est pas démenti.

 

 

Cercle VS Carré: Cercle vainqueur 10^80 à 0

© Futura sciences

 

 

 

Donc, bon, on en est là, les cercles c'est sympas et tout et tout, mais les mandalas dans tout ça?

Faisons d'abord une petite parenthèse.

 

La méditation bouddhiste

 

Moine méditantZen, soyons zen
© Bouddhiste.net

 

[Note : Les explications qui suivent sont un résumé succinct et sûrement maladroit d'un chapitre du livre tibétain de la vie et de la mort de Sogyal Rinpoché. S'y reporter pour plus d'information]

 

Il est difficile d'aborder les vraies mandalas sans parler de méditation.

On a tendance à confondre la méditation avec un espèce d'état de sommeil, destinée à reposer le corps : c'est confondre méditation et relaxation ! La méditation vise à "ramener l'esprit à sa vraie nature". Pour les bouddhistes, on cède trop facilement à la distraction: il est nécessaire de travailler pour ramener l'esprit à sa vraie nature, et donc d'être plus "en phase" avec soi même. Les vertus les plus précieuses sont la patience et la concentration, et le bouddha (la figure spirituel bouddhiste) en est le symbole.

La méditation n'est donc pas seulement le moyen de trouver l'apaisement, c'est aussi un outil pour développer la perspicacité et la sagesse.

 

Les principales méthodes sont basées sur le travail de l'attention : par exemple, on distingue la voie du souffle, qui consiste à porter attention sur sa respiration ou la voie du mantra, où l'attention se porte sur la récitation d'une phrase symbolique.

Une troisième voie consiste à utiliser un objet et focaliser son attention sur lui. Le mandala est alors tout indiqué pour cet exercice.

 

 

La symbolique des mandalas

 

Les mandalas sont des figures semi-abstraites. On retrouve de nombreux personnages ou objet telle que des bouddhas, des arbres, des fleurs, des animaux etc. Mais de nombreux symboles sont liés aux formes et aux couleurs utilisées.

 

  • La forme

 

 

Structure de base d'un mandala, avec parfois un double triangle au centre

© cercle21.com

 

 

Le centre représente le moi, le principe fondamental de vie et de mort, l’origine et la fin et le mystère de la création.

On a déjà parlé du cercle qui entoure tout le mandala.

Le carré symbolise la stabilité, le cadre, les règles, le temps.

Le triangle indique l’action, la détermination et le principe fécondant.

 

  • La couleur

 

Autant la symbolique sur les couleurs est profonde et ancrée, autant il demeure une grande hétérogénéité sur la signification des couleurs utilisées. Je vous met  cette page en exemple, tout en précisant que ce n'est ni parfait ni exhaustif.

 

 

 

Mais euh ... On veut voir des mandalas !

 

 

C'est bien beau la théorie, mais il est surtout intéressant de voir des réalisations !

 

Voici quelques exemples, j'irai du plus exotique au plus traditionnel.

 

 

Rosace de la cathédrale de Chartres

Marie et ses copains roi de Juda

© Wikipedia

 

 

Le mandala n'est pas l'apanage des tibétains ! Ce type de représentation est aussi omniprésent en occident, et les vitraux monumentaux de nos églises et cathédrales en sont un bon exemple. La symbolique y est sensiblement la même : des personnages, hommes et animaux, sont mis en scène au sein de figures géométriques hautement symboliques.

 

 

 

"Feel so good, feel so blue" de Luciano Di concetto

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© Son facebook (oui, j'ai un peu honte)

 

 

Luciano Di concetto n'est pas moine bouddhiste (ou alors, ils se sont mis à la barbe et aux cheveux gominés en arrière). Pourtant, cet artiste peintre s'inspire fortement des mandalas traditionnels pour réaliser ses tableaux. Je l'ai découvert dans une galerie à Honfleur et il faut avouer que c'est impressionnant. Il mélange peinture à l'huile, plâtre et collage pour réaliser ses tableaux immenses.

Plus d'infos ici .

 

 

 

"Les 4 nobles vérités" par votre serviteur

100_4196.JPG

Avec un qualité photo ultra professionnelle 

© moi (mouahaha)



 

Pour vous prouver que tout le monde est capable de faire son propre mandala ! Réalisé à l'encre de chine à la plume (mais au crayon c'est très bien aussi) et colorié simplement au promarker.

Bon je débute dans la profession et je n'ai pas la patience ni la minutie pour obtenir un rendu parfait.. En terme de signification, je suis resté sur quelque chose de très simple: la terre au centre, et ses couleurs chaudes. A la surface, une dominante verte et des formes indiquant des feuilles ou des pétales. Puis un encadrement bleu ciel avec seulement quelques pointes jaunes pour les étoiles.

Les 4 mots inscrits de chaque côté sont les 4 nobles vérités bouddhiques, issu d'un enseignement du bouddha. Je ne serai pas capable de vous les expliquer par contre !

 

 

 

Chenrezig Sand Mandala

 

 

Là on s'attaque à du lourd.

Traditionnellement, les mandalas sont détruits après leur réalisation comme offrande aux divinités pour symboliser l'impermanence de toute chose. De plus ils sont réalisés avec des poudres fines, mélange de pigment et de sable.

Cette vidéo montre en timelapse la réalisation de l'un de ses mandalas

 


 

 

 

Mandalas et psychanalyse

 

On a abusé de l'essence première du mandala, en l'associant bon gré mal gré avec de l'astrologie, de la divination ou d'autres sciences "douteuses".

Pourtant, la création de Mandala est un outil apprécié par de nombreux spécialistes de psychanalyse pour améliorer la concentration et débloquer des sentiments, chez les enfants comme chez les adultes.

 

 

 

 

 

 

 


08/12/2014
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Le pixel art (ou pointillisme 2.0)

Bonjour !

 

Cette fois-ci, nous parlerons d'art, et plus précisément de pixel art !

 

 

      Qu'est-ce que c'est ?

 

Le pixel est le plus petit élément de résolution de votre écran d'ordinateur,

téléphone etc.

Les pixels sont rectangulaires ou carrés et de couleurs unis.

A l'époque des premiers ordinateurs, la résolution des écrans était tellement

basse que l'on distinguait clairement les différents pixels. L'évolution des

technologies a complètement changé la donne, et il est maintenant

le plus souvent impossible de les distinguer à l’œil nu.

 

Cependant, encore actuellement, certains se plaisent à réaliser des œuvres

numériques en dessinant les pixels un par un. Ce travail fastidieux et

semble-t-il obsolète fait de nombreux émules et est la base

de projets collaboratifs géniaux.

 

 

      Un de ses illustres ancêtres

 

En des temps obscures et reculés, les ordinateurs telles que nous les

connaissons aujourd'hui n'existaient pas (si si).

Et pourtant quelques artistes peintres, d'une idée géniale et saugrenue, invente

avant l'heure la décomposition d'une image par des petites pointes de couleurs,

 

Nous sommes à la fin du XIXème siècle, Claude Monet expose

'Impression soleil levant' et créé en même temps un nouveau mouvement

pictural qui révolutionnera le monde de la peinture et des autres

arts visuels : l’impressionnisme.

 

 

monet.png

Impression soleil levant, Claude Monet

 

 

Tout les dogmes classiques de la peintures ont alors été balayé d'un revers de

main : des traits de pinceaux visibles, un palette de couleurs irréalistes et une

sensation de mouvement.

Vivement critiqué à ses débuts, ce mouvements a ensuite eu le succès qu'on lui

connaît.

 

Dans cette période de révolution artistique, un homme, Georges Seurat se

passionne par la technique des impressionnistes . Adepte de sciences, il lit de

nombreux textes de physique sur la lumière et la théorie des couleurs. Fort de

ses lectures, il élabore sa technique, consistant à juxtaposer des petits points

de peinture de couleurs purs.

 

Après de longues études, il créé ses premiers tableaux dans les années 1880,

qui attire l'attention de quelques autres jeunes artistes : le pointillisme est née !

 

signac.png

 

Le nuage Roses, Antibes, Paul Signac

 

 

 

Ces tableaux présentent plusieurs modes de lecture. A une distance suffisante,

on ne distingue pas les points de couleurs qui se fondent alors pour notre regard.

C'est le principe de l'additivité des couleurs.

Il est impressionnant de remarquer que c'est exactement le même principe qui

est utilisé sur nos écran de télévision ou pour l'impression de journaux : en

s'approchant, on remarque que l'image est composé de nombreux petits points colorés.

 

points.png

Voici du gris clair. C'est pas tout de suite évident

 

Si le pointillisme est un des ancêtre le plus marquant du pixel art, la mosaïque

ou le point de croix empruntent le mode procédé additivité des couleurs.

 

 

 

      L'origine du pixel art

 

De nombreuses années plus tard naît le concept de pixel art.

 

Les tous premiers jeux vidéos, comme le célébrissime pong, étaient tellement

limité du point de vue graphique que chaque élément était construit à partir de

grande brique carré. C'est le cas de space-invader, dont les petits aliens sont

devenus le symbole de cette époque.

 

 

space.png

 

Space Invader, que vous pouvez retrouver dans open office en marquant

(=GAME("StarWars")) dans une case

 

 

L'origine du pixel art est donc très lié à celui des jeux vidéos.

Dans les années 80, il était nécessaire de créer des personnages

reconnaissables du premiers coup d’œil avec un nombretrès limité

de pixel : c'est comme ça que sont née Pac-Man ou Mario. Les choix

esthétiques ont du être fait en fonction des contraintes techniques

de l'époque. Puis les pixels sont devenus de plus en plus petits,

jusqu'à finalement disparaître par l'effet des filtres de flou.

 

 

      Pourquoi des pixels encore aujourd'hui ?

 

La question est légitime : nous sommes capables de rendre une image

aussi réaliste que possible en supprimant la trace des ces petites

briques élémentaires, pourquoi s'évertuer à les rendre aussi visible

que possible ?

 

  • C'est rétro

 

Tout les vieux (et les moins vieux) vous le diront, c'était mieux avant !

Les personnes qui ont grandi avec Pac-Man, Mario et tout ce qui

pouvait se jouer sur les game-boy et autres consoles ont vu toute

leur enfance ces pixels omniprésents sur l'écran. Même si pour les plus

jeunes générations, ces images paraissent désuètes, elles présentent

le charme de la nostalgie.

Le pixel art vogue alors sur la vague du retrogaming.

Par exemple, Daisuke Amaya consacra 5 ans à créer seul un petit jeu

appelé cave story qui s'inspire fortement des grands classique de la 2D

des années 90 et qui comporte des graphiques superbes en pixel.

De nombreux jeux indépendants ont vu le jour par la suite dans sa lignée.

 

 

cave story.pngUn jeu mêlant lapin et robots, c'est gage de qualité

 

 

 

  • C'est accessible à tous

 

Il est vrai que les logiciels de créations d'images n'ont jamais été

aussi performant. Cependant, ils ne sont pas vraiment devenus plus

simple d'utilisation et les images hautes définitions ne sont pas toujours

facilement manipulable. Même si faire du pixel art est fastidieux, il est

à la portée de tous. C'est avant tout un jeu de patience et de choix

des couleurs.

 

C'est l'histoire de celui qu'on appelle "le peintre des pixels":

Hal Lasko a 85 ans, et il reçoit pour la première fois un ordinateur.

Ancien designer, il découvre parmi d'autres logiciels l'outil Paint.

Alors qu'il est atteint de cécité partielle, le zoom du logiciel lui permet de

continuer à créer, ce qu'il n'est plus capable de faire à la main.

 

pixel painter.pngUne forêt réalisé sur Paint

 

 

Il met 2 ans à réaliser sa première œuvre, en passant parfois près

de 10h devant son écran. Un reportage a été tourné par son fils:

 

 


  • Le pixel stimule l'imagination

 

De nos jours, les images sont tellement détaillés que l'on est contraint par la représentation, et il est difficile d'imaginer plus que ce qui nous ai déjà montré. Le pixel Art est un art minimaliste : la représentation est réduite à son minimum, à son essence, sans avoir dans la tête un soucis de réalisme. A partir des 30aines de pixel de Mario, on imagine bien l'italien bedonnant et sa petite moustache. C'est pourquoi nos souvenirs d'image ou de jeu aux pixels apparents sont souvent beaucoup plus beaux dans notre esprit qu'ils ne le sont en réalité: à partir de ce que suggérait l'image, nous nous sommes inventé un univers détaillé à partir de notre propre sensibilité.

 

     Les projets collaboratifs

 

J'ai dit que le pixel art était simple et accessible à tous. Et c'est ce caractère qui a fait de lieu un formidable outil de création collaborative, aidé par internet. En voici quelques exemples:

 

La tour la plus haute du monde !

Une idée toute simple: on souhaite créer une immense tour et chaque personne est appelé à créer son propre étage.

Au total c'est plus de 400 personnes qui ont participé, avec un résultat qui vaut le détour.

tallest building.pngLe sommet de ladite tour

 

Beaucoup de projets de ce type on vu le jour, avec plus ou moins de succès. Création de ville, colonisation de la lune : les ressources communautaires d'internet permette de réaliser des choses qui seriant beaucoup trop fastidieuse pour un petit groupe de personne

 

Même si vous n'y avez jamais joué (et c'est mon cas), vous avez très probablement déjà entendu parler du jeu minecraft.

Minecraft est un jeu originalement indépendant, et basé sur le principe du bac à sable : le joueur est plongé dans un univers où il a un choix total de ce qu'il veut réaliser. Ce monde est constitué de différents type de cubes isométriques qui peuvent former des montagnes, des arbres etc. Et en collectant ces cubes, et en les plaçant aux endroits choisis, le joueur est potentiellement capable de construire tout et n'importe quoi !

Il faut rajouter à ça une composante communautaire (plusieurs joueurs peuvent évoluer sur la même carte) et minecraft devient un outil de création ludique et avec des ressources illimitées.

 

Une petite vidéo pour montrer les possibilités offertes par Minecraft (désolé pour la musique ...)

 

 

Voilà, c'est fini pour notre petite ronde dans le monde carré du pixel art !

A bientôt.

 

 

 


23/11/2014
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Copier, c'est tricher ?

 

Comme dans beaucoup de domaine, la copie dans l'art est un problème épineux. Les contrefaçons de très bonne factures parasitent un marché très côté. D'un point de vue plus modeste, comme tout autre production artistique, on protège aujourd'hui les créations par des droits d'auteurs, des copyrights etc.

Bref, la copie est plutôt mal vue, et pourtant ...

 

 

      Qu'est-ce que copier?

 

Mauvaise réponse

 

 

La question est beaucoup plus compliquée qu'elle ne le paraît au premier abord. J'ai demandé à la rousse, qui m'a quand même donné 5 définitions !

Bon dans notre cas, la seule pertinente c'est :

 

"Reproduire une œuvre avec ou sans intention frauduleuse ; s'inspirer très fortement d'un artiste, l'imiter"

 

Il y a déjà une nuance évidente qui apparaît, la copie n'est pas forcément un crime. Et encore heureux !

Ensuite il y a le terme 's'inspirer très fortement'. Il y a donc une part de subjectivité dans la définition d'un "copiage". Où est la frontière?

 

Si je copie juste une partie d'une œuvre, est-ce légal?

 

 

C'est cette ambiguïté dans le terme de copie qui entraîne régulièrement des procès comme celui de Coca et Pepsi et dans le domaine de l'art, des plaintes comme celle du photographe Patrick Cariou contre Richard Prince.

 

 


À gauche, la photo original, à droite l'oeuvre incriminé.

 

 

Les détails de l'affaire

 

 

   Pourquoi cherche t-on à copier?

 

Si c'est si mal de copier, pourquoi sommes nous poussé naturellement à imiter les travaux de quelqu'un d'autre, ou d'imiter son style?

 

Je vais exclure rapidement le cas des faussaires, qui est quelque chose de très marginal.

Quiconque s'est décidé un jour à dessiner à commencer par recopier des extraits de bandes-dessinés, ou n'importe quelle illustration trouvée dans un livre ou sur le net. Je me rappelle d'avoir noirci des cahiers de petits Gaston, Lucky Luke et Boule et Bill. Et jamais l'autorité parentale ne m'avais signalé que je risquais le pire pour contrefaçon !

 

Bon, l'exemple était un peu stupide, mais ce à quoi je voulais en venir, c'est qu'on est forcé de commencer par copier. Pour une raison toute simple, de façon innée, nous avons absolument aucune imagination.

L'affirmation tient plus de la philosophie, il y a probablement de quoi débattre, mais ça se vérifie quand même facilement au jour le jour. Imaginez donc une nouvelle couleur pour voir.

 

Une planche de Boulet pour illustrer mon propos

 

 > Et alors, si on copie, c'est qu'il y a bien des gens qui créent des choses originales?

 

Eh, mais t'es qui toi?

 

 > Je suis un panda roux parlant, j'ai été imaginé par toi pour rendre ton explication un peu plus interactive

 

Mouais, logique ...

Bref, reprenons. Donc si l'imagination n'apparaît pas à la naissance avec les doigts de pieds et le lobe de l'oreille, elle se construit ! Elle est le fruit de notre expérience, de notre vécu, de nos émotions et de nos intérêts. On imaginera plus facilement un dragon après avoir lu un livre en décrivant, et on pourra encore mieux l'imaginer après en avoir vu une représentation.

 

 > T'enfonce un peu des portes ouvertes là mon coco.

 

Mm, si c'est moi qui t'ai inventé, pourquoi tu me critiques ?

 

 > Débrouille toi tout seul avec ta schizophrénie, je suis pas un panda psychologue.

 

Ok, bon, j'en viens au but.

Par exemple Mr. Panda roux: je ne suis pas le 1er à m'inventer un acolyte pour expliquer quelque chose. Et je n'ai pas inventé les pandas roux (je crois). Pourtant, il y a de forte chance que personne n'ait intégrée un panda roux parlant pour expliquer quelque chose de cet manière. À partir d'idées que j'ai copiées à droite à gauche, j'ai créé quelque chose d'originale, d'unique.

 

> On parle de moi?

 

L'imagination naît donc de l'expérience: voir, lire, apprendre nous permet donc d'exercer notre imagination, comme on exercerait n'importe quelle capacité, l'adresse, la force, l'endurance.

On dit souvent de l'imagination des enfants qu'elle est sans limite. C'est vrai, leurs jeunes âges font qu'ils ne sont pas contraints par les mêmes obligations sociales que leurs aînés et ils peuvent donc s'exprimer totalement librement. Pour autant, leurs histoires seront souvent soit banales, soit incohérentes. L'imagination nécessite une certaine maturité.

 

 > Et Kieron Williamson, il est mature lui?

 

(en tout cas, il me fait un peu peur)

 

Bon, déjà, c'est de l'exploitation d'enfant. Ensuite, tout les domaines ont leurs prodiges qui, avant 10 ans, démontre un talent que n'ont pas des artistes plus âgés. Néanmoins, vous remarquerez que ce petit homme n'innove pas du tout. Même si sa technique est impressionnante, il peint de la même façon que centaines de personnes.

 

 > Bon, comment on fait alors pour être un super artiste novateur comme Picasso?

 

C'est un très bon exemple ça ! (curieux hasard quand même) (>tu m'en diras tant...). Avant d'être le peintre abstrait que l'on connaît, Picasso peignait de façon très classique, et n'hésitait pas à s'inspirer très fortement de peinture d'autres artistes.

 

 Voilà un Picasso, si si

 

Mieux ! Même lors de sa période abstraite et cubiste, Picasso continuait à s'inspirer de toile de grands artistes classique pour ses modèles.

 

Image tirée de l'exposition "Picasso et ses maîtres" au Grand Palais

A ce stade, on ne peut décemment plus parler de copie, mais de réappropriation de l’œuvre.

 

 

     Quel intérêt y a t-il à copier en art?

 

 

J'ai déjà un peu commencé à l'expliquer ...

 

 > Ok mais bon, j'écoutais pas.

 

Je reprend alors. L'imagination se travaille. À moins d'avoir été illuminé par Shiva ou EDF, il faut s'approprier le milieu. La première étape est d'apprendre les bases: l'utilisation des outils, l'anatomie, la perspectives etc. Mais un technicien hors pair ne sera jamais capable d’œuvre original. Copier des réalisations d'artistes réputés ou non permet d'engranger de l'expérience de dessin, de comprendre comment cet artiste à choisi son sujet, dosé sa palette et ce qu'il a voulu exprimer. Toutes ses choses qu'un simple regard sur l’œuvre ne suffit pas à comprendre.

 

Avec ses expériences accumulées, il sera alors possible de créer quelque chose de nouveau, une sorte de chimère de tout ce qui a été créé et nous a touché et empreint de notre sensibilité personnel.

 

 

Ça n'a pas forcément besoin d'être conscient, tout artiste est forcément influencé par ses prédécesseurs.

 

> Et le premier homme préhistorique a avoir peint sur les murs de sa grotte ?

 

Euh, joker !

 

  Et l'innovation dans tout ça?

 

S'inspirer d'anciens artistes n'est pas un frein à la nouveauté, Picasso en est un très bon exemple.

En plus de ça, les artistes modernes se font de plus en plus innovant en cassant les règles de l'art. Un exemple pas tout gène est l'exposition de 1958 d'Yves Klein rebaptisé "exposition du vide" et composé de plusieurs salles blanches immaculées.

 

So, what did you expect?

 

C'est de l'art conceptuel, et alors la notion de copie n'a plus de sens, puisque l’œuvre n'a d'intérêt que par son caractère novateur.

 

Je reviendrais sur l'art abstrait dans un autre billet.

 

 Conclusion de Mr le Panda roux (c'est moi !)

 

Tiens d'ailleurs, t'as pas un petit nom?

 

> Je sais pas... enfin tu sais pas en fait.

 

Ah.

 

>Bon en conclusion, copier pour faire croire que c'est du vrai c'est pas bien mais faut copier les autres pour devenir plus doué et forger son propre style

Voilà, j'ai bon?

 

Euh, oui, en gros c'est ça, mais tu aurais pu y mettre un peu d'emphase, de poésie, de fioriture ♪♪♪

 

> Euh, non.

 

 

 

 

 


13/11/2014
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Fresque vie

Première article pour lancer ce blog !

Ceux qui me connaissent risquent de ne pas découvrir quelque chose de nouveau, puisque je vais commencer par présenter ma fresque réalisée durant le printemps 2014.

 

 

Pour la vidéo, la capture d'image a été faite au moyen d'une go pro salement attachée à un chevalet juste derrière moi. Au total, plus de 8500 photos ont été prises (~20go), une photo toutes les 10s.

 

 


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Vue d'ensemble de la fresque.
Ça a été mon premier travail sur des dimensions aussi grande (1,90m sur 1,35m), ce qui impose beaucoup de contraintes auxquelles je n'avais pas forcement pensé et aussi une grande difficulté à mettre tous les éléments que je voulais tout en gardant un ensemble cohérent (bon je n'estime pas que cette partie aie été entièrement réussie ).

Cette fresque est composée de nombreux symboles, que j'expliquerais dans les photos des détails. Mais ils ne sont pas placés n'importe comment dans la toile. Il y a déjà une séparation assez nette entre la partie inférieure gauche du tableau et l'autre. Elle représente une rupture assez manichéenne des sentiments bons au mauvais, même si beaucoup d'entre eux se trouvent à la frontière.

Le coin inférieur gauche est dédié à la nature, bonne par essence. Le coin inférieur droit est composé des progrès scientifiques et technologiques, et de leurs dérives. Le centre de la toile est réservé à l'homme en général et le coin supérieur gauche aux arts.

 


 

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Je n'ai jamais rien vu de plus beau dans la nature que des cerisiers en fleur. Je ne l'explique pas, mais c'est toujours une vision apaisante et éblouissante à la fois.
Véritable symbole au Japon où la floraison des cerisiers est une fête nationale.
"La vie y est belle et courte, comme une fleur de cerisier"

J'adore les oiseaux, c'est l'animal que je prend le plus de plaisir à dessiner ou peindre. Même sur le papier, on sent sa légèreté, sa grâce. C'est pour moi, (et pour Prévert ) le symbole de la liberté, de la vie absolument sans contrainte.

Les fleurs en dessous de l'oiseau ont été inspirées par celles d'Alfons Mucha dans ses affiches art nouveau.

 


 

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Référence évidente au baiser de klimt, un de ses plus beaux tableaux et un symbole de l'amour.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Baiser_(Klimt)

La montagne à sa base est inspirée du mont Fuji, comme il était représenté dans les estampes traditionnelles d'Edo. Il est synonyme de force tranquille au japon.

 


 

 

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"Le chemin est le même pour celui qui pleure que pour celui qui sourit"
Inspiré d'un tableau que j'apprécie beaucoup, les baigneuses de Picasso.
http://www.insecula.com/oeuvre/O0015804.html

Je crois qu'on a en nous le besoin irrépressible de voyager, et même contraint dans un lieu, on ne peut s'empêcher de laisser naviguer notre imagination vers des contrées fictives ou réelles. Mais dans tout ce mouvement, on s'accroche à un point de repère, comme un bateau guidé par un phare, pour se rappeler d'où on est parti.


 

 

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La ville, dans sa beauté et son tumulte.
L'image du chat et de la tour eiffel est une référence à un peintre que j'apprécie beaucoup, Marc Chagall, et sa toile Paris par la fenêtre:
http://masmoulin.wordpress.com/2011/03/01/

De ville de campagne colorée et anarchique, on est vite arrivé à des grands ensembles grisâtres et ordonnés. C'est ce que je reproche beaucoup à Paris, avec ses immeubles haussmanniens tous semblables et de même hauteurs, ses parcs avec chaque buisson taillé au ras. Il règne dans certains quartier une rigueur oppressante, il est dur de distinguer une rue de l'autre. La personnalité des Parisiens semble avoir été muselée pour que chacun puisse se fondre dans la masse.

A côté de ça, deux aspects de la technologie francaise qui font la fierté du pays à l’international, le train et l'industrie nucléaire. Les deux ont à porter le poids de leurs passés respectifs: les déportés juifs transportés par milliers par la SNCF lors de la deuxième guerre, et les essais nucléaires un peu partout sur la planète par la France et les mensonges à propos de Tchernobyl.

 


 

 

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 Dans la même idée que la photo précédente, l'innovation technologique a permis de faire des instruments extraordinaires, capable de nous emmener dans l'espace, et d'autres outils sanguinaires capables de millions de victimes.

J'ai du mal à croire qu'une paix basée sur la dissuasion, avec des engins de plus en plus performants et meurtriers, puisse durer. L'Histoire semble me donner tort, il n'empêche que c'est une idée terrifiante.

 


 

 

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J'aime bien l'idée de placer des symboles religieux près de ce qui représente pour moi la science. Depuis longtemps athée, mais très respectueux des croyances de chacun, j'ai été bouleversé par l'approche du bouddhisme, et notamment dans "le livre tibétain de la vie et de la mort" et certains écrits de Matthieu Ricard.

La "religion" consisterait plutôt en un exercice spirituel, que l'on apprend et pour lequel on s'entraîne, à l'instar de nos disciplines scientifiques, afin d'être en accord avec soi-même et permettre une vie sereine et apaisée en communauté. C'est une vision incroyable, et tellement simple qu'elle ne nous a même pas traversé l'esprit.

Cela ne remet pas en cause l'importance des autres religions, au contraire. Je pense que quel que soit la religion, l'important est d'y croire afin de donner un sens à son existence et accorder de l'importance à autrui. Plus que jamais, je pense qu'un exercice spirituel, religieux ou non, est nécessaire même si l'on ne s'en rend pas forcément compte.
Hélas, de nombreux dirigeants et fanatiques religieux, principalement issus du catholicisme et de l'islamisme, ont souhaité imposer leurs idées par la force et ont tué au nom de la religion, en bafouant du même temps ses principes les plus élémentaires. Et ce n'est pas le reniement ambiant de l'Eglise qui arrangera ce problème, mais plutôt une tolérance globale qui me paraît totalement utopique.

 


 

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"L'intime optimisme consiste à comprendre que chaque instant qui s'écoule est un trésor, dans la joie comme dans l'adversité" Matthieu Ricard

Le temps, intime ennemi, source d'espoir, de tristesse, de réconfort et tant d'autre chose. Je ne pouvais réaliser une toile sur la vie sans le symboliser.

Le temps est quelque chose de beau, il est le fruit de la sagesse, de l'expérience, du travail accompli. La moitié inférieur de l'horloge représente celle du musée d'Orsay, que j'affectionne particulièrement pour sa splendeurs et ses ornements et qu'ironiquement, elle a de bonne chance de résister aux temps pour un bon moment !

Mais comme dirais Sanson, "le temps est assassin", et il finit par tout emporter, en prenant son temps. L'horloge représente sur la moitié supérieure est l'horloge de la fin du monde.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Horloge_de_la_fin_du_monde
Symbole suprême selon moi de l'angoisse que peut générer le temps, de ne pas savoir ce qui nous attend, et de redouter le pire en attendant le meilleur.

 


 

 

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"L'art c'est tout ce qui est inutile, unique et nécessaire"
Paul Valéry

Ceux qui me connaissent savent que je suis passionné d'art, sous toutes ses formes. Mais même du plus rustres des personnages, jusqu'à Hitler, l'être le plus abject de l'Histoire, en passant par les hommes préhistoriques, tous ont développé un intérêt particulier pour l'art et la création, que ce soit par la musique, la peinture, les mots ou tout autres choses.

L'art est un divertissement, mais aussi une source d'apaisement, un medium pour s'exprimer, un moyen de se soigner, un lien social et tant d'autres choses. Mis à mal par une société qui prône avant tout la technologie, il n'en est pas moins bien plus utile.
J'ai choisi de symboliser l'art par des choses que j'apprécie particulièrement: la danseuse de flamenco, le parfait alliage de la danse et la musique, et le violon, qui exprime pour moi au mieux les émotions.


 

 

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Dans la lignée de la photo précédente, j'ai voulu faire un clin d’œil (discret je l'avoue) à toutes les histoires imaginées, dont celle du dragon qui protège une grande tour d'argent.
"Imagination is more important than knowledge. For knowledge is limited, whereas imagination embraces the entire world, stimulating progress, giving birth to evolution" Einstein

L'imagination est quelque chose de formidable, de cruelle aussi parfois, mais qui permet de s'évader bouger de chez soi. Je me permet de vous proposer "tout seul" de Chabouté, qui illustre magnifiquement mon propos.
http://www.babelio.com/livres/Chaboute-Tout-seul/90061

Les histoires de fictions ont cela de merveilleux quel ne sont souvent pas qu'un simple divertissement onirique: en créant de nouvelles civilisations, en imaginant une époque passée ou future, elles déforment et éclatent notre propre mode de vie et nous révèlent nos faiblesses.

 


 

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"Un seul oiseau en cage et la liberté est en deuil" Prévert.

Voilà qui devrait vous remémorer quelques souvenirs d'école primaire ou de collège. Quel dommage de cantonner ce poète aux petites classes, alors qu'il y en a tellement à en tirer.
Si la cage est une simple illustration de cette phrase, de l'art muselé par le pouvoir ou des hommes qui se donnent de l'importance, l’œil a pour moi de nombreuses significations.

On a tous quelques choses que l'on regrette d'avoir vues, et l’œil de Malcolm McDowell dans Orange Mécanique m'a inspiré. Si l'on dit que le cœur saigne, alors les yeux le pourraient aussi. Il est aussi placé juste au dessus de l'endroit ou les feuilles de papiers qui s'envolent se transforment en billets de banque, symbole d'une mercantilisation à outrance de l'art qui ruine son essence.

Des 5 sens, la vue semble être celui qui prédomine, du moins je dirais que c'est un sens subconscient. On rêve en image, et c'est cette sensation qui nous reste au réveil. Est-il possible de rêver d'une musique, de la sensation d'un toucher, du goût d'un plat? En tout cas c'est pourquoi j'apprécie particulièrement la peinture, pour cet espèce de réminiscence qui fait qu'une œuvre observée depuis des années continuera à nous marqué durablement, plus qu'aucune musique ou sensation.

 


 

 

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La chute est une sensation terrifiante et pourtant tellement grisante pour qui sait l'apprécier.

C'est la sensation de perdre le contrôle, de ne plus être maître de ses actions. Qui n'a pas éprouvé, allongé tranquillement sur son lit, la sensation de tomber et une peur soudaine l'envahir? Et pourtant, beaucoup recherche la sensation de l'envol par le saut en parachute, les montagnes russes ...

Parce qu’il y a dans la sensation de chute, un peu comme dans ce que j'imagine être l’apesanteur, l'impression d'être allégé de toutes ses contraintes physiques, d'avoir un corps qui ne pèse rien, en somme, d'avoir la sensation d'être libre.

D'ailleurs, je trouve modestement que c'est un peu une allégorie de la vie. Tout le monde chute, plus ou moins vite, et l'on sait qu'un jour on rencontrera le sol. Pourtant la plupart se débattent, agitent les bras dans tout le sens pour essayer de voler alors qu'il est possible de profiter de la sensation et des gens qui chutent à nos côtés.


 

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Icare, celui qui ébloui par la beauté du soleil, a fini par se brûler les ailes à vouloir le contempler.

Je ne pense pas qu'il soit possible d'attribuer une seule morale à l'histoire d'Icare, tant elle est pleine de sens. C'est l'effet de notre curiosité maladive, dévorante et téméraire, c'est le symbole de notre cupidité, de ne pas pouvoir se satisfaire de ce que l'on possède, et c'est aussi le reflet de notre utopisme, notre recherche frénétique du bonheur, qui fait fi de tous les dangers.
C'est tout cela à la fois, et bien d'autres choses encore, en tout cas je trouve cette histoire très belle et riche.

 


 

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Le cri, qu'il vienne de Munch ou de Francis Bacon.

C'est le cri ultime que l'on fait grandir pendant tant de temps à l'intérieur de soi-même, une rage intérieure qui nous consume, nous habite. C'est l'accumulation des tensions, des regrets, des échecs, des déceptions, des peurs contenues dans une petite boule fumante à l'intérieur de nous, qui n'attend qu'une étincelle pour s'embrasser, ou une caresse pour s'apaiser.

C'est l'extériorisation de nos angoisses qu'on se refuse à faire, de peur du regard des autres, de l'aveu de sa faiblesse et de ses limites.

 


 

 

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Je n'ai jamais compris les guerres, que ce soit ce qui les font ou ceux qui les ordonnent. Attention je ne parle pas là de peuples opprimés luttant contre leurs gouvernements, mais plutôt de pays ou d’organisations qui décident tout à coup qu'une nation, une race ou tout autre groupe dans sa globalité est "Le" grand ennemi et qu'il convient de s'en débarrasser. C'est les guerres de religions, les guerres idéologiques comme les deux conflits mondiaux, les guerres de décolonisation et plus récemment le terrorisme.

J'ai eu la chance de vivre dans un pays et une époque ou la guerre n'évoque que des souvenirs.

Mais encore aujourd'hui, des hommes prennent les armes pour quelques différents, au nom de terres, de religion, de puits de pétrole. Derrière ceux qui organise le conflit ce masque, diabolique, masquant leurs visages que je ne connais pas, et ses croix d'attelles qui lui permettent de contrôler les deux camps.

Pour eux, il ne semble pas y avoir d'importance au nom du vainqueur et du vaincu tant que le conflit persiste.

 


 

 

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Gaïa, la déesse mère, surplombant la terre et l'auréolant de son amour infini.


09/11/2014
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