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De l'art et du béton

La transition énergétique

Bonjour !

Aujourd'hui nous allons traiter un sujet important qui nous touche tous, et suscite de nombreux débats passionnés, c'est pourquoi cet article est beaucoup plus long et complet que les précédents.

Il vient compléter la conférence sur le sujet donné le 9 février à l'ENS de Cachan.

La présentation prezi est disponible ici

 

Une grande parties des informations et des graphes qui seront donnés par la suite sont extraits des rapport du GIEC, que je vous encourage grandement à consulter ici.

J'ai volontairement choisi d'être relativement synthétique et non exhaustif par contrainte de temps déjà, et pour dégager les points cruciaux sans rendre la lecture fastidieuse. Chaque sous-partie de cet article est un domaine de recherche en soi et pourrait faire l'objet d'un écrit spécifique. N'hésitez pas à me demander des précisions sur un sujet évoqué.

 

 

 

 

      La transition énergétique, qu'est ce c'est ?

 

La notion de transition énergétique désigne la volonté de passer du système énergétique actuel à un système énergétique durable n'émettant pas ou très peu de CO2.

Il y a donc nécessité de trouver des remplaçants aux combustibles fossiles, pour la production d'énergie et pour les activités humaines. Cette transition doit être aussi économique et comportementale.

 

Je commencerai par parler du changement climatique, de ses conséquences pour les humains et pour la planète pour finir sur ce qu'il reste à faire pour espérer une transition énergétique réussie.

 

 

 

 

 

 

 

 

1 – Le changement climatique

 

 

Afin de bien se rendre compte du travail à fournir, il pas inutile de faire le point.

Si l'importance du changement est bien connue de tous, j'ai bien souvent constaté une connaissance tronquée du problème. Non, il ne va pas juste "faire plus chaud". Non le réchauffement climatique ne se limite pas à l'eau qui monte et les orages un peu plus fréquents.

 

 

  • L'augmentation du taux de gaz à effet de serre dans l'air

 


 

 

Les concentrations atmosphériques de carbone et des autres gaz à effet de serre ont atteint un niveau sans précédent depuis 800 000 ans.

On a observé une augmentation de 40 % depuis l'ère préindustriel pour le Co2, et 150 % pour le méthane.

Cette augmentation est due à l'utilisation de combustibles fossiles et le changement d'utilisation des sols (déforestation principalement). Les facteurs 'naturels' tels que les changement de comportement du soleil ou l'activité volcanique, est responsable au plus de 2 % de cette augmentation.

 

FigBox1.1-2.jpgEvolution (en noir) et prévision de l'évolution de la concentration des principaux gaz à effet de serre dans l'air.

 

Note: les prévisions sur le climat sont fait en fonction de modèle, qui sont censé refléter les efforts faits pour préserver la planète ou leur absence. Le GIEC utilise 4 scénarios, appelé RCP2.6, RCP4.5, RCP6, RCP8.5 en fonction du forçage radiatif prévu en 2100, qui représente la capacité de l'atmosphère à piéger les rayonnements. Le scénario RCP2.6 correspond grosso modo à une prise en charge mondiale et poussé du problème, le scénario 8.5 correspond à une absence de mesures prises.

 

Cette hausse majeur des GES (gaz à effet de serre) conduit à une hausse globale des températures par le biais de l'effet de serre (dont je pense pas avoir besoin d'expliquer !)

 

 

  • La hausse des températures

 

Depuis le temps qu'on en parle, vous devez l'avoir compris, il fera plus chaud dans le futur ! Mais à quel point ?

Pour ce qui est déjà fait, on estime que l'on a gagné 1°C depuis 1850,

 

 Ensuite, les scénarios les plus négatifs prévoit une augmentation de la température allant de 3 à 6°C pour 2100, et les plus optimistes, le réchauffement ne dépassera pas 2°C.

 

Anecdotique ? Pour donner un ordre d'idée, pendant la dernière ère glaciaire, la température moyenne n'était que de 4°C en dessous de la valeur actuelle. Et l'Europe ressemblait au Groenland !

 

Autant dire que l'on va ressentir les effets de l’augmentation, surtout si rien n'est fait pour la freiner

 

temp.png

 

 

  • L'effet domino

 

 

Cette augmentation de température entraîne parfois une réaction en chaîne qui amplifie le phénomène. C'est le cas par exemple des tourbières, zones humides colonisées par la végétation, qui capte normalement une grande quantité de Co2. Le réchauffement empêche cette

action, et contribue même à libérer le Co2 enfouis !

On peut aussi citer le pergélisol, énorme stock de méthane enfoui dans la glace, par exemple au Groenland,  et qui pourrait être libérer en cas d'une trop grande élévation de température.

 

 

  • L'inertie des changements

 

La terre est une machinerie complexe et ancienne. La plupart des changement qui se passe sur sa surface se font à l'échelle de milliers voire millions d'année. Même si on arrêtait brusquement d'émettre du Co2, les effets de notre activités serait encore visible 1000 ans plus tard. L'inertie des changements est très forte. Raison de plus pour agir dès maintenant.

 

 

 

 

 

2 – Quelles conséquences pour la planète ?

 

 

Ok, on a compris, la quantité de gaz à effet de serre et la température augmentent. Mais bon, je suis loin des côtes et il fait pas très beau chez moi, donc, qu'est-ce que ça changera, concrètement ?

 

Mon intention n'est nullement de provoquer ou de faire peur, même si la situation est critique. Je demeure persuadé qu'une évolution est possible, mais pour cela, il faut être capable de regarder la situation en face afin de choisir comment la redresser. Dans la partie suivante nous verrons que des solutions existent, et que les cartes sont dans nos mains.

 

Pour cette partie, j'ai bien du choisir un ordre pour présenter les conséquences du réchauffement. Notez bien que c'est n'est absolument pas fait en fonction de leur importance, qui est de toute façon absolument in-quantifiable.

 

 

  • La fonte des glaciers et la montée des eaux

 

C'est le changement climatique le plus connue. Peut-être parce que c'est l'un des plus facilement observables et impressionnant.

 

 

 

La fonte des glaciers s'explique directement par la montée des températures.

Elle prive tout un écosystème de son lieu de vie.

Contrairement à ce que l'on peut entendre, la hausse du niveau des eaux n'est pas due qu'à la fonte des glaciers. La raison principale est plutôt l'augmentation de la température des océans. L'eau chaude prend un peu plus de place que l'eau froide, donc le niveau des mers augmente.

 

Fig13-27.jpg

 Augmentation du niveau de mer moyen observé et prévision optimiste (en bleu) et pessimiste (en rouge)

A noter que la hausse du niveau de la mer est très inégale contrairement à ce que l'on pourrait penser et sera donc beaucoup plus forte dans certaines régions.

 

 

Cette élévation menace bien entendu tout d'abord tout d'abord les environnements côtiers et insulaires. Elle engendrera dans les années à venir un flux migratoire très important, notamment dans des archipels très peuplé comme les Philippines ou l'Indonésie.

 

  • L'acidification et la montée en température des océans

 

 

Les océans sont les plus grands capteurs de Co2 de notre planète. Près de 1/3 de nos émissions sont absorbés par la surface de nos eaux. Il y aurait dans l'océan environ 50 fois plus de Co2 que dans l'atmosphère ! Seulement voilà, nos océans aussi ne se porte pas au mieux.

 

Le système climatique est une machine fragile, et la simple augmentation du Co2 capté ce dernier siècle a suffi a faire chuter sensiblement l'acidité des eaux. Plus précisément, le Co2 réagit avec l'eau pour former un composé acide, qui ne se transforme en roche calcaire que 20 % de sa masse.

Cette acidité accru est dangereuse pour toutes les espaces animales sous marins, et pour des écosystèmes entiers basés par exemple sur les récifs coralliens.

 

ph.pngtemp1.png

 Augmentation observée de la température et de l'acidité et prévision de l'acidité dans les océans.

 

 

 

En plus de cela, les températures de surfaces des mers augmentent. Les courants marins, et avec eux certains phénomènes météorologiques devraient être relativement impactés, mais c'est surtout la faculté des océans à piéger le Co2 qui va en souffrir, augmentant encore sa concentration dans l'atmosphère de façon difficilement quantifiable.

 

 

  • Les dérèglements climatiques

 

« Y a plus de saison » !

Il est probable que l'adage finissent par se vérifier. Et pourtant, il n'est pas toujours simple de comprendre le lien entre l'augmentation de la température et les catastrophes naturelles que sont les ouragans, les inondations, les sécheresse etc.

 

Il faut d'abord bien comprendre la notion de « moyenne ». Si l'on augmente la valeur de la moyenne, on agrandit aussi l'étendu des probabilités d'évènements exceptionnels:

 

FigFAQ2.2-1.jpg

 Bon, ça ne paraît pas forcément frappant, mais l'aire colorié en rouge (correspondant aux probabilités de fortes chaleurs) a sensiblement augmenté depuis 30 ans.

 

Pour ce qui est des précipitations, on observe de la même façon une augmentation des conditions extrêmes en matière de pluviométrie (inondations et sécheresse).

 

 

  • Des extinctions de masse

 

Les espèces animales sont déjà mis à rudes épreuves de bien des manières : déboisement, élevage intensif, monoculture, chasse etc .

Mais ce sont surtout les premières victimes du réchauffement climatique ! Sans chercher à faire un cours de biologie, les espèces ont tendance à réussir à s'adapter à leur environnement en migrant et/ou en évoluant. Seulement, la rapidité du changement est telle aujourd'hui que beaucoup d'espèce n'auront pas le temps de s'adapter ! Soumis à des températures trop élevées, ou manquant simplement de source de nourriture, des milliers d'espèces vont s'éteindre.

 

 

extinction.png

Ce graphe compare la vitesse de migration dont est capable une espèce au palier à celle que les changement climatique imposera. On voit assez bien que les plantes sont en générales très exposées aux changements.

 

 

  • La baisse des rendements céréaliers

 

 

Un fait assez peu connu sur le réchauffement, et qui est pourtant l'un des plus inquiétant pour les années à venir. Depuis la seconde guerre mondiale, les rendements des plantations n'ont jamais cessé d'augmenter, grâce aux progrès de l'agriculture et de la génétique, et ils ont plus ou moins suivi la hausse de la démographie. Pourtant, depuis quelques années, on observer un ralentissement voir une tendance contraire dans de nombreux champs du monde.

La cause : encore et toujours la température. Nous sommes devenus dépendant d'un nombre limité de céréales (blé, maïs, riz et soja), et les deux premières d'entre elles sont très sensibles l'augmentation de la température. A telle point que les progrès de la génétique ne suffise plus à augmenter les rendements. Pour ceux qui ont vu le film Interstellar, sachez que le postulat de départ du scénario n'a rien d'irréaliste,

 

 

WGII_AR5_Fig7-2.jpg

Prévision de l'évolution des rendement des principales céréales. En résumé, il est prévu environ -2% de rendement/décade pour le blé, -1,5%/décade pour le maïs et une évolution relativement indéterminée pour les deux autres)

Le graphe de gauche montre l'hétérogénéité du résultat suivant les études. Les problèmes climatiques sont très complexes et les conclusions du GIEC se basent donc plus sur des tendances que sur des données chiffrées.

 

 

Petite lueur d'espoir cependant, toutes les cultures ne sont pas touchés et certains légumineux ou fruit pourrait profiter de ce changement.

 

A noter que comme pour la plupart des évolutions dus au climat, celle-ci n'est absolument pas homogène sur la surface de la planète. Par exemple, les zones tempérés, actuellement celles dont la productivité est la plus forte, risquent d'être les plus durement impactées tandis que des pays plus au Nord, comme le Canada ou la Sibérie, vont voir leur productivité augmenter. L'effet global reste cependant négatif.

 

  • Les flux migratoires

 

Tous les effets précédents vont engendrer des flux migratoires sans précédents de personnes qui fuit la sécheresse, la malnutrition, la montée des eaux, l'avancée des déserts etc.

Ils sera impératif pour les gouvernements mondiaux de trouver des solutions pour gérer cet exode inédit.

 

 

 


 

 

 

3 – Les changements à prévoir pour la transition

 

 

Il y a beaucoup à faire pour enrayer la machine climatique lancée à toute allure. Pourtant, il n'y a pas de raison de céder au découragement et encore moins au cynisme (sentiment assez courant à propos du changement climatique mais absolument pas productif.)

Beaucoup de progrès se font au niveau local, des solutions technologiques innovantes, une prise de conscience de population, des aides aux personnes touchées par les changements, la préservation d'écosystèmes vitaux etc.

 

On parle beaucoup d'énergie renouvelable, de progrès techniques … mais ces outils seuls ne seront pas en mesure d'assurer un transition énergétique satisfaisante.

Si nous sommes en mesure de produire plus d'énergie à moindre frais, la surconsommation, le gaspillage, et la surexploitation de nos ressources continuera, et nous n'aurons que repoussé le problème d'une ou deux générations.

 

La transition énergétique doit donc se faire sur 3 niveaux :

 

* Technologique : Il est nécessaire de trouver rapidement des remplaçants pour les combustibles fossiles, mais aussi d'augmenter le rendement des solutions existantes.

 

* Économique et politique : Il est de devoir des gouvernements mondiaux de participer à la crédibilités économiques des solutions énergétiques « propres »

 

* Sociétale : L'individu a toute sa place dans la transition, il en est même l'acteur principal.

 

quefaire.pngMagnifique graphique récapitulatif (fait maison :-) )

 

 

 

 

 

  • Technologie

 

 

 

Avant les années 70 et les premières crises pétrolières, on ne cherchait pas à économiser notre énergie, que l'on pensait abondante et bon marché.

 

La donne a changée, l'énergie coûte maintenant cher et on a compris la nécessité de limiter notre consommation. Beaucoup de progrès ont été pour trouver des sources d'énergie propres mais aussi réduire au maximum le gaspillage.

 

 

 

 

 

  • Le solaire électrique et l'éolien

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cheval de bataille des écologistes depuis des années, quels sont réellement les intérêts des énergies renouvelables ? Quelques questions-réponses pour mettre les choses au clair.

 

 

 

 

 

Les éoliennes et le solaire ne polluent pas !

 

 

 

C'est malheureusement faux. Ils utilisent une énergie globalement illimitée et n'émette pas de Co2 durant leur fonctionnement, mais il faut bien les construire ! Et la fabrication de cellule photovoltaïque par exemple, est une opération très polluante. En plus de ça se rajoute les coûts de conversion, éventuellement de stockage. Mis bout à bout, si l'on regarde l'émission de gaz à effet de serre pour une unité d'énergie produite, le solaire et l'éolien ne sont pas les premiers de la classe !

 

 

 

conso.png

En bleu, estimation basse, en rouge estimation haute.

les petites dalles.org

 

 

Peut-on mettre des éoliennes et des panneaux solaires partout ?

 

 

Ce serait une mauvaise idée d'envisager de placer une éolienne ou un panneau solaire quelque part avant d'avoir vérifier que l'endroit était adapté. Comme je viens de le dire, leur fabrication est très polluante. En moyenne un panneau solaire mettre environ 12 ans pour être intéressant du point de vue écologique, pour une durée de vie de 20 ans. Il est donc nécessaire de les placer à des endroits stratégiques, comme dans des zones très ensoleillées pour les panneaux, et des lieux où le vent est très régulier pour les éoliennes

 

 

 

Peut-on mettre envisager un cocktail énergétique 100 % solaire-éolien?

 

Encore une fois non ! Une donnée importante à savoir sur les énergies est qu'il est très difficile de les stocker. La solution la plus utilisée actuellement est de pomper de l'eau du bas d'un barrage jusqu'à son sommet pour pouvoir la réutiliser plus tard, mais les rendements sont de l'ordre de 20 %.

 

Le solaire et l'éolien sont des énergies intermittentes, c'est à dire qu'elles produisent de l'énergie de manière discontinue.

 

 

 

 

 

courbe_conso_electricite_hiver-Copie.jpgIntegrationEnr_image30.jpg

 

Allure de la demande journalière (en haut) et allure d'une production d'énergie solaire (en bas)

 

 

Les pays fonctionnent aujourd'hui avec un socle important d'énergie fossile ou nucléaire, qu'ils sont capable de maîtriser afin de répondre à la demande. Mais la production solaire-éolien n'est pas contrôlable. Avec une part trop importante de ce type de production dans le package énergétique, il sera impossible de répondre aux pics de demande et il y a des risque de blackout ! Les allemands, s'ils sont bien plus avancés qu'aucun autre pays dans ce domaine, se heurte à une limite de leur part d'énergie solaire et éolienne.

 

 

Conclusion sur le solaire/éolien?

 

 

J'ai conscience d'avoir été très critique sur le sujet, mais ces énergies jouissent d'une popularité injustifiées par rapport à d'autres types d'énergie renouvelable.

 

Cependant, elles présentent quelques avantages : les éoliennes et panneaux solaires sont plutôt simples à installer et ne prennent pas de place, ils rapprochent les sources d'énergie de leurs utilisateurs, et sont donc particulièrement utile pour alimenter des sites isolés. Ensuite dans certains endroits bien localisé on peut atteindre des rendements très intéressant et cet énergie devient alors très compétitives et intéressantes écologiquement.

 

Enfin, et c'est le point le plus important, la recherche est encore très importantes sur ces énergies. Je peut citer le cas des éoliennes offshore (au-dessus de l'eau) et les hydroliennes (dans l'eau) qui, si elles ne sont pas encore employés industriellement, offrent des résultats prometteurs. On cherche aussi à accroître le rendement des panneaux solaires, ce qui pourrait largement améliorer l'intérêt du système.

 

 

  • Les autres énergies renouvelables

 

Faire une liste exhaustive de tout ce qui a été imaginé ses dernières années serait perdu d'avance. Les ingénieurs ont rivaliser d'ingéniosité pour chercher des moyens d’exploiter toutes les énergies de la nature, que ce soit le vent, les vagues, le soleil, la chaleur du sol etc.

 

On ne parlera pas ici de l'énergie hydraulique qui, même si c'est l'une des énergies la plus propres qui soit, est déjà utilisé presque au maximum de son potentiel.

 

Tour d'horizons des techniques les plus utilisées et/ou les plus prometteuses.

 

 

 

La géothermie

 

La géothermie consiste à récupérer la chaleur naturellement présente dans le sol pour produire de l'eau chaude. Les habitants du bassin parisiens sont très concernés : on y atteint rapidement des températures importantes et cet forme d'énergie est donc très intéressante.

 

 

géo.png

vivelessvt.com

 

 

Le principe est très simple : on creuse un puit dans lequel on injecte de l'eau froide. On récupère ensuite cette eau réchauffé par la température interne du sol.

 

Pour plus d’info (en anglais)

 

 

La biomasse

 

 

Énergie assez peu connue du grand public, alors que c'est la deuxième source de production d'énergie renouvelable en France (après l'hydrolien).

 

Elle consiste à la combustion de matière d'origine végétale pour produire de l'énergie, comme le bois mais aussi les algues, les champignons etc.

 

C'est l'énergie renouvelable la plus vieille et la plus utilisée dans le monde. Les États-Unis représentent 30 % de la production mondiale par biomasse.

 

 

Brûler des végétaux? En quoi cela peut-il être considérer comme une énergie renouvelable ?

 

 

Il est vrai qu'à première vue, la biomasse ne se distingue pas beaucoup de l’énergie fossile. Il y a aussi combustion et rejet de Co2.

 

La grande différence, c'est le temps. Le pétrole, le charbon ou le gaz naturel sont des ressources qui ont mis des milliers d'années à se former, et le carbone qui les compose était enfermé depuis très longtemps avant que l'homme ne le rejette dans l'atmosphère.

 

Dans le cas de la biomasse, on ne rejette que le Co2 qui a été capté très récemment par l'organisme durant sa vie. Pour peu que l'on ai planté l'arbre que l'on brûle, le bilan carbone total sera (théoriquement) nul.

 

La biomasse, énergie d'avenir ?

 

Très clairement, oui. On améliore toujours plus l'efficacité de la production d'énergie par biomasse qui devient très compétitive.

 

 

Y a t-il un revers de la médaille ?

 

Bien entendue, la biomasse exploite la renouvelabilité rapide des organismes vivants telle que le bois. Mais cette technique ne sera écologique que si elle s'accompagne d'une exploitation très raisonnée de la ressource. Or le bois est d'ors et déjà surexploité à l'échelle mondiale.

 

 

Le solaire thermique

 

J'ai parlé précédemment des réserves concernant le solaire destiné à produire de l’électricité. Cependant, obtenir de l'eau chaude à partir du soleil est beaucoup plus facile. Le rendement d'une installation thermique est de 30 à 40 % de l’énergie reçu, contre environ 11 % pour du solaire électrique. Bref, that's great !

 

 

  • Le projet Négawatt

 

negawatt.png

 

 

Négawatt est un projet français (cocorico) destiné à proposer un scénario énergétique cohérent pour les années à venir afin de se passer d'énergie fossile et de nucléaire. Globalement très optimiste, les prévisions n'en sont pas moins très sérieuses et documentés.

 

gaspi.pngpas gaspi.png
Energie dépensé pour:

En bleu, besoins spécifiques

en rose, production de chaleur

en jaune vif, transport

en gris, différents types de pertes

 

Le scénario négawatt se base sur une diminution globale de chaque pôle de dépense d'énergie (représenté en jaune pale sur la deuxième figure)

 

 

Le scénario se base majoritairement sur une meilleur utilisation de l'énergie. A titre d'exemple, dans une centrale thermique, seul 30 % de la chaleur produite est utilisée. Des systèmes de co-génération pourrait permettre de récupérer la chaleur résiduelle perdue.

 

Si le sujet vous intéresse et que vous voulez plus d'information sur le scénario, voici leur site.

 

Le projet négawatt s'inscrit dans la large gamme des scénarios proposés au gouvernement pour initier sa transition énergétique.

Pour simplifier, deux grands types de scénarios co-existent:

Les "optimistes" comme les projets négawatt ou greenpeace, qui cherche à diminuer la consommation de 50% d'ici 2050 et n'utiliser que des énergies renouvelables.

Les "modérés" qui ne cherche une diminution que de 20% de la consommation mais qui souhaite conserver une part de nucléaire.

D'où la question ...

 

 

  • ...Et le nucléaire dans tout ça ?

 

 

 

Le débat sur le nucléaire reste d'actualité. Avant Fukushima, il provoquait des dissensions au sein même des écologistes.

Le dilemme est le suivant : le nucléaire est aujourd'hui l'une des énergies les plus propres du monde en terme d'émission de Co2 par quantité d'énergie produite.

 

Oui, mais voilà, le secteur souffre depuis le début de deux problèmes majeurs : il est impossible de garantir une sûreté parfaite des réacteurs (voir mon article), et on ne sait toujours pas gérer efficacement les déchets de nos centrales nucléaires.

 

 

nucléaire.pngProportion en volume et en niveau de radioactivité des déchets issus de centrale à fission classique.

 

Cependant, bien maîtrisé, le nucléaire pourrait être un bon moyen à court terme pour limiter les effets du réchauffement climatique.

 

De plus, des solutions techniques innovantes sont actuellement au stade de recherche afin de tout d'abord limiter et réutiliser les déchets nucléaires (les surgénérateurs ou réacteurs 4ème génération). Ensuite, à long terme, on pourrait espérer maîtriser la réaction de fusion, environ 1000 fois plus énergétique que la fission (voir mon article), qui sur le papier réglerai à la fois les problèmes de déchets et de sureté.

 

Je ne rentre pas plus dans les détails, j'ai déjà écrit et je réécrirai des articles sur le sujet.

 

 

 

  • Économie et politique

 

Voilà un domaine où je suis bien obligé d'avouer mon total manque de compétence. J'aborderai donc le sujet de manière globale sans sous-estimer son importance.

 

Commençons quand même par une petite chronologie :

 


 

 

1827. Première description de l'effet de serre

 

1979. Première conférence mondiale sur le climat à Genève. Il s'agit alors principalement de confronter les travaux des climatologues internationaux.

 

1985. Première convention (« de Vienne ») pour la protection de la couche d'ozone.

 

1989-1990 : 2ème conférence sur le climat à la Haye. L’Europe s'engage à stabiliser ses émissions d’ici 2000.

 

1990 – 2014 : Le GIEC publie 5 rapports, selon l'état actuel des connaissances sur le changement climatique observé et ses conséquences prévisibles à plus ou moins long terme,

 

1992 : Sommet de la terre à Rio. Instauration de la convention cadre des Nations Unis sur les changements climatiques

Texte de la convention

 

1995-2014 : Une vingtaines de conférences des nations unis ont lieu, au rythme d'environ une par an.

 

1997 : 2ème sommet de la terre à New York (Rio + 5). 1er constat. L’événement est marqué par le désaccord entre l'Union européenne et les États-Unis

6 mois plus tard, instauration du protocole de Kyoto qui engage les pays industrialisés à réduire les émissions en Co2.

Texte du protocole

 

2000 : Conférence des Nations Unis à la Haye. Impossible de trouver un accord sur les mesures du protocole de Kyoto. Confrontation entre les états Unis et ses alliés (dont le Japon) et l'Union européenne.

 

2002 : L'Union Européenne et le Japon ratifie le protocole de Kyoto, suivi en 2004 par la Russie.

 

2005 : Première réunion à Montréal du suivi du protocole de Kyoto.

 

2007 : Le 4ème volume du rapport du GIEC établit un diagnostic très alarmant des impacts du changement climatique. Les États-Unis et la Chine se montrent très critiques sur les conclusions de l'étude, et demande le retrait de nombreuses données chiffrées.

La même année, ratification du protocole de Kyoto par l'Australie. Les États Unis sont le seul pays industrialisé à ne pas l'avoir ratifié, encore à ce jour.

 

2009 : Le sommet de Copenhague s'achève par un accord proche de l'échec. Aucun engagement chiffré sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre n'est trouvé.

 

2012. Sommet de la terre à Rio (Rio + 20)

Bilan de 20 ans de politique environnemental.

Il est considéré que sur les 90 objectifs prioritaires de 1992, seul 4 ont connus des progrès significatifs.

 

2014. Sommet sur le climat à Lima. Les pays participant arrivent in extremis à un accord qui servira de base pour la conférence à suivre. Encore une fois, la tentative d'imposer des sanctions au pays ne respectant pas ses engagements aboutit à un échec.

Émergence d'un nouveau type d'opposition, les pays qui clament leur « droit au développement » avec la Chine et l'Inde en tête de liste, actuellement 1er er 4ème plus grands émetteurs de GES.

 

30 Novembre au 15 Décembre 2015.

Conférence de Paris sur le Climat ! L'avenir se jouera à côté de chez nous !

 



 

Il manque surtout un accord global, comportant des engagements clairs et chiffrés qui serait surveillés par une instance internationale indépendante, afin d'accompagner la transition au niveau mondiale. C'est cette accord que l'Europe principalement essaie d'obtenir depuis 10 ans.

 

 

 

  • L'importance de la politique économique

 

Je me répète un peu mais j'insiste sur le fait que des progrès importants ont été fait au niveau local dans de nombreux milieux et qu'il faut persévérer.

 

La politique est importante parce qu’elle peut permettre l'essor des technologies propres au détriments des plus polluantes. Par le biais de réforme, elle peut condamner les comportements les plus dangereux pour la planète, investir dans des systèmes durables et communiquer sur les gestes à faire.

 

L'idéal serait d'amener l'économie vers une économie « verte » respectueuse des ressources énergétiques.

 

 

 

  • La décroissance

 

C'est un concept économique dont je sais bien que je ne comprend pas parfaitement la pertinence mais qui sur le papier correspond plutôt bien à l'idéologie de la transition énergétique.

 

 

decroissance.png

© Desazkundea

 

 

 

Nous avons une économie sur une croissance ininterrompue. On entend souvent des hommes politiques clamer qu'il faut « relancer la croissance », « éviter la déflation ».

 

Je n'ai pas l'ambition de m'opposer radicalement au capitalisme, qui a bon nombre d'avantages. Néanmoins cette course en avant tête baissé me paraît très étrange. J'ai l'impression que notre système ressemble à un ballon de baudruche : pour continuer à le faire voler, on souffle continuellement dedans au risque de l'éclater. Alors qu'un nœud bien fait et bien étanche suffirait.

 

 

La décroissance n'est pas un mouvement qui prône retour à l'age de pierre. On est dans une société qui favorise la croissance en espérant qu'elle apportera une amélioration du niveau de vie des habitants de la planète. Or avec l'épuisement des ressources, c'est l'effet contraire qui se produit.

 

La décroissance est donc un mouvement qui lutte contre la consommation abusive et qui vise à diminuer la production des pays les plus développée. Il y a bien sur une différence de traitement entre les pays les plus riches (là où le gaspillage est le plus important) et les pays les plus pauvre où la croissance est nécessaire pour subvenir aux besoins essentiels des habitants.

 

Une petite vidéo qui explique bien cela

 

 

 

 

 

  • Et nous dans tout ça ?

 

 

 

La plupart d'entre nous ne construiront jamais un puits de géothermie, et n'auront jamais le pouvoir de convaincre un état de diminuer ses émissions. Personne ne peut changer le monde à lui tout seul.

 

Et alors ? Doit-on attendre que les grands de ce monde résolvent les problèmes tout seul ? Non. Qu'importe les décisions politiques, qu'importe les progrès de la science, si chacun n'intègre pas une réelle conscience écologique, la transition énergétique est voué à l'échec.

 

 

"Sois le changement que tu veux voir dans le monde"

 

Gandhi


 

Après cette petite parenthèse philosophique, analysons de façon concrète ce qu'il est possible de faire. Il y a certains conseils évidents, d'autre qui le sont moins. Certains permettent de grandes économies, d'autres sont presque ridicules. L'important n'est pas de se priver, de rejeter massivement le capitalisme et de s'angoisser de sa conduite : l'essentiel est de gagner peu à peu une conscience environnementale qui vous poussera à faire au mieux pour la planète, quel que soit la situation dans laquelle vous vous trouverez.

 

 

 

Consommation

 

Notre système économique nous pousse à consommer toujours plus, bien au-delà des limites supportables par la planète.

 

Pour simplifiez : il faudrait consommer (beaucoup) moins et consommer mieux.

 

Encore une fois, ce ne sont que des conseils, il ne faut pas renoncer à se faire plaisir, juste faire attention.

 

 

  • Même s'il y a tel ou tel promo sur un vêtement ou tout autre objet, posez vous la question : ai-je vraiment l'utilité d'un 15ème et 16ème pantalon ?

  • La viande et le poisson génère énormément de pollution (plus que les transport) et participe à l'extinction de masse de centaines d'espèces. Leur consommation a doublé en 50 ans et pose des problèmes écologique immense. En terme nutritionnel, il n'est absolument pas indispensable d'en manger. Vous pouvez essayer de n'en prendre qu'un repas sur deux par exemple.

  • Consommez local et de saison. L'ananas, c'est bon, mais ça a coûté cher en carbone pour le faire venir. Et en préférant les fruits et légumes de saison seulement, vous devriez faire du bien à votre porte monnaie.

  • Faîtes attention à la consommation de gaz et d’électricité chez vous. Éteignez les lumières inutiles, ne chauffez que les pièces de vie, optimisez l'utilisation du lave-linge, lave vaisselle etc.

  • Dans la même idée, préférer les produits écoénergétique (avec le label « Energy Star »)

  • Bouder les sacs plastiques non recyclable et les produits multipliant les emballages.

  • Donner une nouvelle vie à vos objets ! Plutôt que de jeter un ordinateur portable défaillant, une lampe ou un pile de bouquins, assurez vous qu'une association ne pourrait pas revaloriser votre objet. Vous pouvez même tenter le bon coin, il y a peut-être des gens intéressé par votre objet qui vous paraissait démodé.

 

 

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Transport

 

 

Le transport est un problème majeur dans les grandes villes, et beaucoup se sont dotés de leur petit nuage de pollution visible même en plein soleil.

 

Mexico, Paris, Tokyo mais aussi Chamonix (photo) sont des villes où la qualité de l'air est très mauvaise, ce qui cause de nombreux problèmes de santé.

 

  • Favoriser le train et les transports en commun. Le gain en terme de pollution est vraiment conséquent, même si les retards et les foules ne sont pas toujours appréciables.

  • Penser aux covoiturages ! On le dit partout mais ce n'est jamais assez. L'habitude est tout de même rentré et les nombreux site de covoiturage fonctionnent à plein régime.

  • Le sport, c'est la santé ! Pour un trajet de moins de 30mn, penser au vélo et à la marche.

  • De nombreuses alternatives à l'achat d'une voiture existent pour ceux qui en ont peu d'utilité : à Paris, la location d'autolib, sinon, la location ponctuelle à un professionnel ou un particulier.

 

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Travaux

 

La consommation énergétique des habitats représentent en France près de 44 % de l'énergie totale, et environ 25 % des émissions de Co2. Une part importante de ces dépenses provient du chauffage.

 

  • Ayez une bonne isolation. Avant 1970, on ne s'inquiétait pas beaucoup de la consommation des maisons puisque l'énergie semblait peu chère et inépuisable. Une grande partie des habitat ancien sont donc mal isolé et perde de la chaleur. Pour remédier à ce gaspillage, vous pouvez vous renseigner pour vérifier l'état de votre isolation et trouver des solutions simples pour y remédier. Actuellement, il coûte environ 7 fois moins cher de chauffer une maison basse consommation qu'une maison ancienne moyenne.

  • Il est nécessaire de renouveler l'air de la maison pour des raison de santé. Néanmoins, cette ventilation doit être maîtrisé pour éviter la perte de chaleur. Vérifier l'état de vos menuiseries (il ne devrait pas y avoir de courant d'air qui en sorte) et si besoin, il est possible de faire installer une VMC par un professionnel pour faire des économies d'énergie.

  • Investissez dans un thermostat ! Il permet de maîtriser votre chauffage et d'économiser beaucoup d'énergie.

 

 

 

Recyclage

 

Le recyclage est en plein essor et on estime en France qu'environ un déchet sur 2 est recyclé. C'est bien, mais ce n'est pas encore assez !

 

  • Savez vous vraiment ce que l'on peut mettre dans la poubelle « papier » ?

  • Pensez au compost ! Beaucoup de ville ont maintenant des composts communaux pour recycler les déchets vert.

  • Je me répète mais penser à donner une seconde vie à vos objets ! De nombreuses associations recherchent des téléphones, des ordinateurs, de l'électroménager, des véolos … mais cassé, il le revaloriserons pour le revendre à prix modestes.

 

En général

 

  • Achetez moins. Les problèmes environnementaux actuelles viennent principalement de notre appétit dévorant. Se limiter à l'essentiel, c'est être écolo.

  • Préférez les produits recyclés ou d'occasions. Que ce soit des feuilles de papier ou des pulls fait à partir de bouteille en plastique, la filière du recyclage doit être soutenu par tous !

  • Soyez « nature ». Il est pas forcément évident d'abriter une forêt dans un appart' à Paris, pourtant, même en ville, on trouve des jardins communautaires ou vous pouvez exercer votre main verte. Si le jardinage n'est vraiment pas fait pour vous, de nombreuses associations visant à reboiser des secteurs et aider leur écosystèmes ont besoin de votre soutien !

 

Et surtout, apprécier le monde qui vous entoure. Malgré tout ce que l'on peut entendre ou voir, nous vivons probablement dans une des époques les plus heureuses de l'espèce humaine. Jamais la santé, l'éducation,l'accès aux ressources n'ont été meilleur à l'échelle mondiale qu'aujourd'hui. Bien sur, la situation est loin d'être idéale, et beaucoup de progrès restent à faire, mais sachons profiter de ce beau monde qui nous ai laissé.

 

 

La transition énergétique, c'est un état d'esprit. C'est faire en sorte que dans notre vie de tout les jours, nous nous comportions comme les hôtes de la planète, et non ses envahisseurs.

 

 

 

 

 

 



10/02/2015
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