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De l'art et du béton

Retraite méditative

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Les illustrations de cet article sont tirés des photos de Yves Duval, que vous pouvez retrouver ici: http://www.yvesduval-photo.net/

 

Pour le retour du blog, un article bien différent des autres. Il ne parlerait ni d'art, ni de béton (mais bon c'est mon blog, je suis hors sujet si je veux!) mais racontera la retraite que j'ai effectuée Noël dernier dans un centre de méditation dirigé par un groupe bouddhiste.

 

Vu comme ça, cela peut paraître étonnant : je ne cherche pas à faire l'apologie d'une religion, mes convictions personnelles ne concernent que moi. Cependant, dans un cadre laïque, il y a beaucoup d'enseignements qui gagneraient à être partagés. De plus, c'est une ouverture d'esprit intéressante : la chrétienté et la philosophie occidentale sont des jalons tellement inébranlables de notre culture que la découverte d'une autre vision du monde ne peut être que grandement enrichissante.

 

Cette retraite était destinée à des personnes de toutes croyances et courants de pensée. La philosophie et la religion bouddhiste (deux concepts très liés) ont cette particularité d'être enseignées de façon complètement non-dogmatique. Les enseignements sont destinés à approfondir notre vision du monde, et non à s'y substituer. Je vais les résumer de la façon dont ils nous ont été présentés, cependant il ne faut pas hésiter à prendre du recul, et se faire sa propre opinion sur chaque thème abordé. Ce n'est donc pas une religion que je vous présente aujourd'hui, c'est un mode de pensée issu d'une religion. Et même si on y adhère pas forcément, (personnellement, certaines aspects me gênent profondément) , c'est une façon de revoir notre vision du monde que l'on pouvait croire universelle et c'est à pas en avant dans la compréhension d'un pan de la culture orientale.

 

Pour présenter un peu le lieu : la retraite a eu lieu au centre Kadampa, près du Mans, dans un château réhabilité pour accueillir au maximum une centaine de personnes.

 

 


Château du centre Kadampa 

 

C'est un centre géré de façon communautaire : le minimum de personne s'occupe de l'administration à l'année, et toutes les tâches quotidiennes (ménage, repas (végétarien bien sur!)) sont gérées directement par les résidents. Il est possible de résider gratuitement dans le centre contre certaines heures de travail, les résidents payant pouvant mettre la main à la pâte de temps en temps bénévolement.

 

Chaque jour, quatre enseignements, portant sur environ un thème par jour, nous étaient proposés par un moine. Celui-ci n'était pas vraiment tibétain : il était auparavant commercial en France et à décidé, du jour au lendemain de se consacrer à la spiritualité. Le dialogue était plus simple, puisqu'il faisait régulièrement le pont entre le mode de pensée occidentale et la vision bouddhiste.

 

Je vais vous présenter du mieux que possible ce qui a été dit.

 

 

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Petite introduction aux concepts bouddhiques.

 

Les premiers enseignements étaient dédiés à une introduction à certains concepts bouddhistes et une initiation à la méditation. Je vais donc commencer par donner des clés qui seront utiles pour comprendre certaines explications.

 

Le bouddhisme, comme l'hindouisme, est une religion qui prône la réincarnation. Dans la plupart des courants de pensée, l'homme se réincarne dès sa mort dans un nouveau née ou un animal. Le respect de chaque forme de vie est donc très présent.

 

Il y a trois mots qui sont récurrents dans la pensée bouddhiste : le karma, le nirvana et le samsara.

S'il est complètement illusoire de tenter de vous expliquer ces termes en quelques lignes, je peux essayer de vous en donner une définition approchée qui est à mille lieux du sens qu'on leur a donnés en France.

 

Le samsara pourrait être traduit par « le cycle continu des souffrances ». Rien de bien folichon donc, il désigne tout simplement nos existences, vouées à la souffrance, et piégé dans le cycle infini des réincarnations.

 

Le karma est très grossièrement un « compteur » de la valeur de notre âme. Chaque action vertueuse vient enrichir notre karma, chaque mauvaise action le déprécie. C'est la seul chose qui nous suit lors du cycle des réincarnations. Une conséquence pas forcément simple à accepter du karma est que nul événement n’apparaît sans cause. Une grande fortune ou une maladie incurable est le fruit de karma négatif ou positif accumulé lors de vie antérieur. Inversement, une personne vertueuse accumulera du karma qui ne lui sera bénéfique que lors d'existence future.

 

Le nirvana est l'aboutissement du samsara. Lorsqu'une personne a enrichi son karma jusqu'à devenir pure (elle a alors atteint l'illumination), elle atteint le nirvana, le seul lieu exempt de souffrance. Les êtres ayant atteint l'illumination sont appelés des Bouddhas.

 

C'est une des particularités les plus notables du bouddhisme, l'absence de déités. En effet, on ne loue que les Bouddhas, auparavant simple mortel, en tant que modèle de sagesse. Et on ne prie pas, on médite. Ce qui m'amène au deuxième point, qu'est que la méditation.

 

 

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La méditation

 

Il ne faut pas confondre méditation et relaxation. Même si mes quelques expériences m'ont montré qu'il était parfois très rapide de s'assoupir lors de séance guidé, une méditation réussie est une méditation en pleine conscience et peut même être un exercice plutôt fatiguant !

 

La notion clé pour réussir une méditation, et en général pour agir sur sa personne est la concentration. L'objectif est de réussir à observer et décrire ce qui se passe à l'intérieur de notre être afin de limiter les états négatifs qui nous habitent et les remplacer par des états positifs.

Les états négatifs sont plus ou moins ce que nous appelons « péchés », mais aussi d'autres notions comme l'attachement. J'y reviendrai.

 

La concentration se porte sur des objets. Le plus connu, et le plus utilisé pour des méditations laïques est tout simplement le souffle. C'est un outil simple et efficace : il suffit de porter toute son attention sur le cycle des expirations/inspirations et de laisser filer les autres pensées. Et pourtant, pour un novice, tenir ne serait-ce que quelques minutes libre de toutes pensées parasites peut-être très difficiles.

 

La respiration est un objet neutre : c'est à dire qu'elle n'est ni vertueuse, ni mauvaise. La spécificité de l'école de pensée où j'ai effectué ma retraite est l'enseignement des méditations ciblés. L'exercice du souffle n'est alors qu'un échauffement pour une méditation plus profonde en focalisant son attention sur un objet vertueux, dans le cas présent une notion abordée lors de la séance.

 

Dans ce qui suit, je vous dresserai donc un panel des notions sur lesquelles nous nous sommes interrogés.

 

 

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Les « perturbations mentales »

 

J'ai parlé rapidement des « états négatifs ». Ceux-ci représentent tout les comportements qui nous éloignent des autres, nous rendent moins attentif et moins généreux. Parmi eux, on peut retenir la colère, l'attachement, ou l'ignorance.

 

La colère nous « manipule ». La conscience s'échappe, nos actions ne sont plus le fruit de notre véritable nature (voir chapitre suivant).

Matthieu Ricard donnait l'exemple d'un homme qui en frapperai un autre avec un bâton ; personne n'accuserait le bâton d'avoir commis un crime : il n'a été qu'un outil. Et bien le bras de l'agresseur, et son corps tout entier n'ont été eux aussi que des outils pour effectuer un mal. La seule fautive, et le seul élément sur lequel il faut agir pour éviter que l'acte ne se reproduise, c'est la colère de l'agresseur, qui est distincte de sa personne.

 

On ne considère couramment pas l'attachement comme un défaut, et pourtant il est la source de nombreux maux. L'attachement excessif focalise notre attention sur une zone restreinte. Un être pur a pour objectif d'être capable d'aimer sans distinction absolument tout le monde.

De plus l'attachement nous donne tendance à idéaliser l'objet de notre amour, ce qui génère frustration, déception et donc souffrance.

 

Enfin, de façon évidente, nous n'accordons de l'importance qu'à un nombre très limité de personne, et ignorons tout les autres.

 

Ces trois états négatifs définissent toutes nos relations, et montrent à quel point elles sont déséquilibrées. Pour développer un amour pur, il faut se délester de l'aversion, de l'attachement et de l'ignorance et considérer chaque être à la même valeur.

 

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Notre véritable nature

 

Pour le Bouddhiste, l'amélioration de nos conditions de vie passe tout d'abord par l'amélioration de soi plutôt que des données extérieures. L'esprit et le corps sont liés.

 

Pour simplifier, j'utiliserai le terme défaut pour signifier les « états négatifs » dans ce qui suit.

 

Il est nécessaire de se rendre compte de ses défauts pour progresser. La véritable nature d'un être est comparable à une pépite d'or noyée dans de la boue. Notre véritable nature est enfoui en chacun de non, inaltérable, belle et éclatante. Mais l'épaisseur de la boue, (de nos défauts), qui l'entoure nous empêche de faire profiter nos proches de son éclat.

 

Il existe donc un potentiel d'amour et de sagesse chez chacun, qui apparaîtra en travaillant sur les défauts qui pervertissent la vision que l'on a de nous.

 

Une autre image assez parlante assimile notre véritable nature à de l'eau claire et nos défauts à la poussières et à la boue qui la troublent.

 

La leçon fondamentale est de retenir que nos défauts ne nous caractérisent pas, mais nous devons avoir conscience de leurs existences pour les faire disparaître.

 

 

Affection et équanimité

 

 

Nous allons approfondir la notion d'affection et la recherche de l'équanimité (accorder à chaque être un amour égal).

 

Nos défauts (affection, aversion et ignorance) bloque notre capacité à développer un amour sincère, c'est à dire un amour généreux, sans attente et universelle. L'idée de l'équanimité est de créer une attitude chaleureuse, qui ne soit pas déséquilibré par nos défauts.

Cela inclus donc de ne considérer personne comme un ennemi, mais même la notion d'ami est superflue pour un être parfait. Nos défauts nous donnent une projection erronée des gens que nous rencontrons : un tel semblera plaisant, un autre semblera détestable, et un grand nombre de personne ne nous renverra que de l'indifférence. Afin de faire grandir son amour, il est nécessaire de se rendre compte que la projection qu'une personne nous envoie ne dépend que de nos propres défauts et que chacun possède un potentiel de bienveillance.

 

Afin de développer une bienveillance universelle envers chacun, le bouddhisme utilise une image qui semblera surprenante à nous occidentaux : puisque nous nous sommes réincarnés un nombre infini de fois, alors dans nos existences passées ou à venir, chacun d'entre nous a été un jour la mère de l'autre. L'amour d'une mère pour son enfant est le symbole de l'amour parfait et universelle. Cette image a pour objectif de rapprocher chacun d'entre nous, nous ne sommes pas étrangers les uns aux autres puisqu'un lien de parenté fort nous a unit un jour.

 

Cependant, il est facile d'oublier l'amour que l'on a reçu, ou de croire qu'il nous était dû. Il faut tâcher d'oublier ces fausses idées afin d'être capable de rendre la bonté dont on a profité durant notre existence actuelle et toutes celles passées.

 

Afin d'aider au mieux ceux qui nous entoure, il est nécessaire de prendre conscience que chacun est en partie aveugle d'un point de vue spirituel, et que cette ignorance est source de souffrance. En devenant soi-même quelqu'un de meilleur, en rendant la bonté que l'on a reçu lors de nos existences antérieurs par nos mères et notre entourage, on sera capable de conduire les autres vers moins de souffrances.

 

Par l'expression de l'équanimité, on crée beaucoup d'énergie positive, qui par le principe du karma, sera la cause de beaucoup d'amour à venir.

 

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L'aversion

 

L'aversion est ici l'antithèse de l'affection. Pour des raisons diverses, parfois même de façon totalement arbitraire, on crée un rejet ou de la colère envers une personne en particulier.

 

Si la simple apparence d'une personne nous la fait apparaître désagréable, c'est qu'on a tendance à se focaliser de manière inapproprié sur certaines caractéristiques, sans considérer la personne dans son ensemble.

 

Un exemple qui nous avait été donné et que j'avais bien aimé : à la fille d'attente d'une caisse de supermarché, une cliente peine à payer avec sa carte bleu. Si elle jette un œil sur les personnes derrière elle, elle aura principalement droit à des regards agacés et des gestes impatients, ce qui a pour effet d'accentuer l'inconfort de la situation. Les personnes dans la queue ne déteste pas celle qui a des problèmes pour régler ses courses, mais ils refusent de lui accorder leur compassion puisqu'elle nuit à leur propre confort, qui dans le cas présent serait d'attendre le moins possible.

 

L'aversion n'est donc pas forcément synonyme de dispute, il se rencontre dans des situations courantes et qui peuvent sembler anodines.

 

Pour la combattre, il est nécessaire de prendre de la distance sur ce sentiment : pourquoi la ressent-on ? La personne est face de moi est-elle intrinsèquement désagréable, ou n'est ce pas ma perception erronée qui me le fait croire ?

 

 

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La compassion

 

Quand on se retrouve devant quelqu'un que l'on aime et qui souffre, nous ressentons une partie de sa douleur et souhaitons que celle-ci cesse : c'est le compassion.

 

L'illumination passe par une compassion sans limite et universelle, une générosité infinie. Seul cela peut mener à une cessation de la souffrance définitive. Après être devenu un être pur, exempt de tout état négatif, l'ultime étape avant de devenir bouddha est de s'offrir au monde, par compassion. Il faut d'abord être en paix avec soi-même pour espérer aider les autres à progresser dans leurs existences.

 

Les actions extérieurs ne suffisent pas à créer du karma positif. Les actions humanitaires, les offrandes, les coups de main doivent être empreint d'une compassion profonde et sincère, sinon elle ne permettrons pas à long terme d'endiguer la souffrance.

 

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L'égocentrisme

 

Nous sommes une civilisation égocentriste. L’éducation, l'économie, le travail, les médias participent à l'illusion de nous faire croire indépendant et de première importance.

 

Nous avons une image de nous-même, tout ceux qui nous entoure ont une image différente de nous et aucunes de ses perceptions ne sont vraies ou fausses. Nous avons tendance à nous idéaliser ou au contraire nous déprécier, alors qu'aucun individu n'a plus de valeur qu'un autre.

 

La préoccupation de soi ne peut conduire à des états d'esprit positifs. S'il est nécessaire de s'occuper de soi, en terme de santé, d'hygiène, de revenus … afin d'être capable de venir en aide aux autres, la préoccupation excessive de soi nous isole et biaise nos rapports à l'autre.

 

Pour rééquilibrer notre vision, nous devons affaiblir l'attachement que nous avons de nous-même : la liberté des autres est aussi importante que la nôtre, les autres sont aussi importants que nous.

On peut reprendre l'exemple de la file d'attente : l'angoisse de la personne qui n'arrive pas a payer n'est pas moins important que notre impatience, et il convient donc d'éviter d'accroître son malaise.

 

En agissant pour rendre heureux les autres, et en essayant de les comprendre, de réaliser ce qui est important à leurs yeux, on crée des connexions qui nous apportent autant de bonheur qu'ils en apportent à ceux qui nous côtoient.

 

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Bonus : la méditation.

 

J'ai dit au début de ce texte que chaque notion abordé était suivi d'une méditation. Il s'agissait d'une méditation guidé par le moine qui animait la séance.

 

Il est très difficile de commencer la méditation en autodidacte. On la perçoit souvent de façon erronée ou au mieux floue. Ce serait comme tenter de tirer à l'arc sans connaître ni la posture, ni la façon de tenir la corde, il serai long et fastidieux de parvenir ne serait-ce qu'à toucher la cible.

 

La méditation est très différente de la prière (sans jugement de valeur envers l'un ou l'autre). D'ailleurs, dans de nombreux cas, sa pratique peut être laïque. En sophrologie notamment, elle est utilisée pour apaiser des souffrances physiques ou mentales.

 

Dans le cadre de cette retraite, les séances de méditations guidés étaient organisées de la façon suivante :

 

* Nous commencions par quelques chants (pour créer une atmosphère propice, même s'il y a une connotation religieuse là dedans).

* Ensuite nous débutions la méditation sur l'objet neutre qu'est le souffle, afin d'apaiser l'esprit et le préparer à la concentration.

* Puis nous focalisions notre attention sur différents aspects de la notion abordée pendant la séance, par exemple lorsque nous parlions de rendre la bonté reçue :

> On commence par éloigner la colère ou l'attachement dont nous avons fait l'expérience par le passé

> Puis nous pensons à la bonté de notre mère

> Nous intégrons ensuite l'idée que les mères de nos existences antérieurs nous ont aussi accorder cette bonté

> Nous reconnaissons l'amour reçu, et réfléchissons aux manières de le rendre.

* De la même façon, la fin de la méditation se termine par des chants traditionnels.

 

L'exercice de la méditation a des similitudes avec celui d'un sport. Un novice telle que nous avions du mal à conserver notre concentration plus que quelques minutes, tandis que les plus aguerris peuvent demeurer des heures dans la concentration la plus totale.

 

Très rapidement, des pensées parasites viennent vous perturber, des souvenirs qui réapparaissent, un détail d'un voisin devant vous, une irritation physique. La clef du succès est de ne pas s'opposer à ces pensées, mais au contraire de les laisser passer, rechercher l'apaisement pour pouvoir reprendre la méditation. L'autre risque est la somnolence, ce qui implique de trouver une position adapté, de garder les yeux ouverts ou mi-clos, et de ne pas baisser son attention.

 

C'est très dur de retranscrire par écrit ces temps, c'est une expérience qu'il vaut mieux vivre. Étonnement, une séance de méditation réussi peut être vraiment fatigante, tout en accordant un apaisement très agréable.

 

 

Bonus 2 : Questions / Réponses

 

Si vous en êtes arrivé jusque là, vous avez dû remarquer que je n'ai pas été critique envers les enseignements qui nous ont été proposés, et ce n'est pas parce que j'y adhérai totalement. Comme je le disais au début, il n'y avait pas la volonté de faire du dogmatique, mais plutôt proposer une autre façon de penser pour enrichir notre vision, sans pour autant nous demander d'abandonner l'ancienne.

 

C'est un aspect de cette retraite qui m'a beaucoup plu. A cet effet, chaque soir était proposé un temps de question/réponse où chacun était libre de partager ses interrogations. Voici un résumé de quelques questions posés.

 

Quelle est la différence entre l'attachement et l'amour ?

 

L'attachement est le fait d'aimer pour ce que l'autre nous apporte, et non pour son bien. Un amour pur est sans attente pour soi-même, il veut juste que l'autre soit heureux.

 

La peur est-elle un état négatif ?

 

La peur et l'anxiété (hors du cadre des maladies) est un symptôme de l'attachement. La préoccupation excessive de nous même crée de la souffrance.

 

Comment fonctionne le karma, comment expliquer les épidémies, les accidents etc. ?

 

[rappel, le bouddhisme ne reconnaît pas la notion de hasard. Chaque événement à sa cause qui le précède via le karma. C'est une vision qui diffère beaucoup du mode de pensée occidental et qui peut être difficile à accepter]

 

On peut assimiler les actions que nous menons comme des graines de karma positifs ou négatifs. Ces graines mûriront probablement dans une autre de nos existences, et aboutiront à des conséquences joyeuses ou négatives. Dans le cadre d'un accident impliquant un grand nombre de personne, celles-ci ont créé dans des vies antérieurs un karma de groupe qui a conduit à ces sinistres aujourd'hui.

 

Peut-on atteindre l'illumination de façon laïque?

 

Le bouddhisme reconnaît la valeur de nombreux prophètes ou figure d'autres religions telle que le pape, Mahomet, Jésus etc...

Le Dalaï-lama a d'ailleurs beaucoup fait pour unir les représentants des différentes religions du globe. Si la manière de faire est différente, le bouddhisme considère que chacune des principales religions poursuit les mêmes objectifs.

L'adhésion au principe religieux guide la pensée, même si elle n'est pas nécessaire pour faire de quelqu'un un homme bon et épanoui, l'illumination ne peut pas être atteinte sans avoir conscience de ses différentes vies, de la vacuité et de l'action du karma.

 

 

Il y aurait encore beaucoup de chose à dire, mais je pense que ces quelques lignes vous donne un petit aperçu de ce que peut-être la pensée bouddhique. Les thèmes abordées étaient très restreints et ma maigre connaissance ne vont ont pas forcément appris grand-chose, mais je vous conseille d’approfondir vos recherches si certaines notions vous ont touchées.

 

N'hésitez pas à me contacter pour poser des questions, si vous voulez débattre un aspect ou pour me demander de la littérature à ce sujet.  



05/04/2015
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